L’Union européenne perd son autonomie et sacrifie la qualité de vie et les intérêts des Européens à la politique des États-Unis, a déclaré ce samedi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à la 30e Assemblée de l’ONG russe Conseil de la politique étrangère et de défense.
« L’Union européenne perd définitivement tout signe d’indépendance, s’alignant docilement sur les plans anglo-saxons visant à valider cet ordre mondial unipolaire, en sacrifiant la qualité de vie des Européens et leurs intérêts fondamentaux par complaisance envers les États-Unis », a-t-il déclaré.
Il a rappelé dans ce contexte comment, en décembre 2013, Victoria Nuland, qui était alors sous-secrétaire d’État, avait défini, lors d’une conversation avec l’ambassadeur des États-Unis à Kiev lors des évènements du Maidan, la place de l’UE dans les projets de Washington de reformater l’Ukraine. « Cette prédiction est devenue réalité », a constaté Sergueï Lavrov.
En ce qui concerne les problèmes de la sécurité, l’UE fusionne progressivement avec l’Otan, a-t-il poursuivi.
« En matière de sécurité, l’Union européenne se fond progressivement dans l’Otan, se retrouve sous son emprise, tandis que l’Otan déclare à voix haute ses ambitions mondiales. Il n’est nullement question d’une alliance défensive, comme on nous le répète et l’affirme. »
L’Occident a torpillé sa réputation en tant que partenaire fiable
L’Occident n’est plus considéré comme un idéal de liberté et de démocratie. En outre, il a dissipé sa réputation de partenaire fiable, a déclaré ce samedi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à la 30e Assemblée de l’ONG russe Conseil de la politique étrangère et de défense.
« Il y a longtemps que l’Occident, qui, selon l’expression de notre président, est devenu l’Empire du mensonge, n’est plus perçu comme un idéal de démocratie, de liberté et de bien-être. Et par leurs actions de pillage d’avoirs matériels étrangers, les pays occidentaux ont définitivement torpillé leur réputation en tant que partenaires lisibles capables de conclure des ententes », a-t-il noté.
« Personne n’est à l’abri de l’expropriation, de la piraterie d’État […] Par conséquent, non seulement la Russie, mais d’autres pays aussi réduisent leur dépendance du dollar américain, des technologies et marchés occidentaux. Je suis sûr qu’une démonopolisation cohérente de l’économie mondiale n’est pas un avenir éloigné », a-t-il souligné.
« De plus en plus de pays aspirent à une réelle liberté de choisir les voies de développement, de participer à des projets d’intégration, de plus en plus d’États d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ne sont pas prêts à renoncer à leurs intérêts nationaux et à tirer les marrons du feu. La grande majorité de nos partenaires, qui ont ressenti le comportement colonial et raciste de l’Occident, ne se joignent pas aux sanctions contre la Russie », a constaté Sergueï Lavrov.